Surpeuplée, Les conditions de vie et le non respect des droits de l’homme c'est le sort des prisonniers à Goma.
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Les prisonniers de MUNZNZE à Goma ( photo credit Charly Kasereka) |
Construite pour un total de 150
personnes, la Prison centrale de ‘’MUNZENZE’’ de Goma en RDC compte 1049 détenus dont 1012 et 37 femmes.
Surpeuplée, les prisonniers vivent dans des conditions insupportables et le non
respect des droits de l’homme.
Les 1049
détenus dont seulement 132 condamnés. La prison est repartie en deux pavillons
construits récemment grâce à
l’appui des organisations non gouvernementales et des agences des Nations
unies.
L’ancien
bâtiment de la MUNZENZE construit depuis l’époque coloniale a été détruit
pendant l’occupation de la ville de Goma par la rébellion du M23 en novembre
2012.
La prison a
donc été ré ouverte et donnée aux autorités provinciales le 12 décembre 2012.
Le même jour seize prisonniers condamnés inaugurent des cellules flambant
neuves. Depuis on en compte plus de 1000 prisonniers en moins de deux ans.
‘’Cette
situation est non seulement une violation des droits des prisonniers, mais
c’est aussi un scandale’’ a déclaré le 26 Avril dernier Martin Kobler
représentant du secrétaire général des nations unies en RDC, lors de sa visite
dans cette prison.
En tout, la
prison est subdivisée en trois. Le premier pavillon où sont gardés les enfants
de moins de dix-huit ans en conflit avec la loi.Une autre partie est réservée aux femmes. On en dénombre
trente sept, et lors de notre passage, six d’entres elles étaient en train
d’allaiter leurs nouveau-nés.
Le dernier pavillon,
réservé aux hommes, est quant à
lui plein à craquer. Environ 1000 détenus s’entassent dans deux quartiers
différents : un
« quartier spécial » et « quartier général ».
Dans le quartier spécial, on retrouve des prisonniers issus d’une classe
sociale aisée ou ayant plus de moyens.
Le quartier général, est réservé à « monsieur tout le monde » ou encore des militaires de rang inférieur. Là, criminels de grand chemin et simples civils sans biceps passent leurs temps dans une ambiance de disputes et bagarres.
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Les prisonniers de MUNZNZE à Goma ( photo credit Charly Kasereka) |
Le quartier général, est réservé à « monsieur tout le monde » ou encore des militaires de rang inférieur. Là, criminels de grand chemin et simples civils sans biceps passent leurs temps dans une ambiance de disputes et bagarres.
Dans ce dernier quartier les conditions sont
déplorables. C’est au dessus d’une fosse septique qu’ils passent leurs jours et leurs nuits.
Ceux qui ont
eu « la chance » de rentrer dans une des cellules y passent la nuit
entassés à 300 personnes voire
plus. Ici, il n’y a pas de toilettes, elles ont été transformées en cellules supplémentaires.
Les fosses
communes sont utilisées pour les grands et petits besoins. Pour vider ces
fosses, ce sont les nouveaux arrivants ou les prisonniers les plus faibles qui s’y attèlent à mains nues. L’odeur
nauséabonde rend les prisonniers souvent malade.
L’association
des femmes médecins (AFEMED)est
la seule association qui essaye d’assainir le milieu, mais leur apport reste
toujours insignifiant. Devant la pièce de 30 mètres carrés, qui sert d’infirmerie, une bonne vingtaine de
détenus attendent d’être consultés.
Dans la
pièce quelques bandages, des flacons de mercurochrome aussi des aspirines sont
rangés sur une petite étagère placée derrière la seule table de la pièce. L’infirmier
consulte plus de cent détenus malade par jour. Le directeur de la prison,
reconnait bien les multiples problèmes de sa prison, mais les frais de
fonctionnement destinés à
‘’MUNZENZE’’ reste dérisoire.
Par jour, 200 kilogrammes de haricots et 200 de maïs sont
préparés dans la cuisine de la prison. Chacun des mille détenus hommes a droit à trois cents grammes de ce mélange
maïs-haricots. Mais la mesure est toujours difficile à être respectée avec
l’arrivée chaque jour de nouveau prisonniers.
Difficile
voire même impossible
pour les faibles d’accéder à cette ration quotidienne. Pour sa part le numéro un
de la Monusco en RDC, Martin
Kobler, estime qu’il est urgent d’améliorer la situation des prisonniers même
si la première responsabilité incombe aux autorités de la RDC.
Plusieurs
raisons sont à la base de cette surpopulation de la prison centrale du Nord-Kivu
‘’MUNZENZE’’, selon les ONG de droits de l’homme dans la province. Elles déplorent l’insuffisance des
magistrats au tribunal de grande
instance de Goma, ou encore la prolongation du délai de détention
préventive de huit jours.
Dans la prison MUNZENZE, on retrouve des détenus qui ont réalisé plus d’une
année en détention préventive sans jugement ni de suite donnée à leur dossier.
« Il existe donc des pistes
d’amélioration qui montrent que de petites mesures pourraient déjà améliorer
les conditions de détentions des prisonniers à Muzenze » Tel que :organiser
des audiences foraines, construction d’un autre bâtiment en annexe comme le
terrain est grand,…
la prison centrale de Munzenze (Photo crédit Charly kasereka ) |
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