Les
congolais sont en train de pleurer MAMADOU NDALA. Ils sont choqués, très
choqués. Aujourd'hui, nous devons réfléchir sur le: QUE FAIRE?
Mais avant
cela, il faudra que nous puissions identifier les conséquences de cette mort
violente.
Le Colonel MAMADOU MUSTAFA NDALA élevé au rang de Général à tittre posthume |
Voici les
principales conséquences, les plus graves selon cet analyste politique du Nord-kivu et Ex-porte parole du Gouverneur de la province du Nord-kivu:
1. Baisse de
la confiance entre les unités des FARDC.
2. Baisse de
la confiance de la MONUSCO aux FARDC et au régime. Si à la radio la MONUSCO se
limite à exprimer ses regrets, ce qui se dit entre les onusiens et les notables
du Kivu est peu flatteur pour Kinshasa.
La majorité des tanzaniens sont très
déçus et en veulent à mort aux assassins de MAMADOU, qui est musulman comme une
bonne partie d'entre eux.
Un casque bleu sud africain parlant swahili (beaucoup
de membres de l'ANC ont été formés en Tanzanie) a dit ceci un soir dans un
restaurant ici à Goma:'' TUTAOMBA RAISI ZUMA TURUDI NYUMBANI JUU INAONEKANA
TUNASAIDIYA WATU WENYE HAWAPENDANE KATI YAO''. En francais: nous devrions
demander au Président ZUMA de retourner à la maison car c'est dangereux de
soutenir une armée divisée!!
3. Report
des opérations Rwenzori, opérations plus difficiles à lancer désormais à cause
du climat de division et de suspicion qui règne à Beni entre FARDC. Il est matériellement
impossible de lancer des opérations quand nos propres unités vivent à couteaux
tirés. On ne peut pas réussir une bonne articulation offensive avec des unités
qui se haissent comme des ennemis!!
3. Chute de
la côte du régime et du Chef au sein de la population, avec une pointe au
Kivu et en Province Orientale où la colère est extrême et où les traces
poignantes de la mort de cet officier seront impossibles à effacer même en 50
ans.
4. Doute des
militaires des rangs sur la justesse du comportement de leurs supérieurs.
5. Réduction
de l'esprit de camaraderie entre les membres des unités.
6.
Recrudescence des cliques tribales au sein de l'armée.
7.
Flottement dans le programme annoncé après les concertations nationales.
8.
Mystification de la personne de MAMADOU qui a à présent un statut de héros et
d'exemple.
9.
Changement de comportement et de langage de la population suite à la baisse de
confiance dans les institutions: désormais, comme MAMADOU, des centaines de
milliers de jeunes congolais sont prêts à se sacrifier pour terminer la mission
de MAMADOU en commençant par neutraliser ses assassins.
10. Perte de
confiance des boyomais( les Habitants de Kisangani). Très peu de gens le soulignent mais c'est un garçon de
Kisangani, ancien de l’Université de Kisangani et originaire de la province.
Après avoir servi de rampe de lancement à LUMUMBA, assassiné en 1961; Kisangani
a renforcé la lutte de LAURENT DESIRE KABILA en 1997 et a produit MAMADOU tué
lâchement en 2014. Notre ville en a assez de produire des héros pour ce pays
qui tombent tous un à un. Trop c'est trop!!!
11.Une jeunesse qui voyait l'espoire en un officier militaire ,leur arraché lachement.
L’énoncé de
cette somme de conséquences mets à nu la gravité de la situation consécutive à
l'acte criminel et totalement irresponsable de ceux qui ont cru arranger les
choses en tuant MAMADOU.
En fait, nul
ne peut ce jour dire avec exactitude de quoi demain sera fait. Cependant, il y
a des choses qui sont inévitables:
1. Le
pouvoir est désormais en très grande difficulté dans des zones où il faisait
le plein de voix tels que le Bas Uelé.
2. Il est
quasiment impossible de continuer des opérations sans apporter de très
importants changements au sein des forces et de leur commandement, ce qui va
nécessairement accorder un temps de répit aux ennemis de la nation congolaise.
3. Les
ennemis vont certainement profiter de ce temps de flottement pour frapper. En
effet c'est quand les gens se soupçonnent les uns les autres que l'attaque peut
être plus dangereuse. D'autant plus que tout le monde a les yeux tournés vers
Beni alors que les infiltrations rwandaises recommencent autour de Goma,dans le Rutshuru où l'on enregistre des retounés clandestins de l'ex-M23 dans la cité.
4. Vu la
situation qui règne au sein des FARDC, on risque de voir soit la Brigade
d'Intervention agir seule, soit attendre que les choses soient au beau fixe.
Mais tout ceci reste encore à clarifier.
En
conclusion, compte tenu du changement radical dans les têtes et les cœurs des
populations, vu le climats decrit plus haut et le doute qui s'installe tant
chez les onusiens que dans la population, la marge de manœuvre de pouvoir est
réduite très réduite.
Quand au
peuple congolais, personne ne peut prédire ce qu'il sera capable de faire dans
ce climat délétère.
''Moralité:
mieux vaut que les vrais nationalistes ne perdent pas le temps et puissent
comprendre que la roue de l'histoire, pour tourner, ne demande qu'à être
poussée''.
De Goma,
Jean-Louis
Ernest KYAVIRO
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