Les Conférenciers dans la Salle du palais du Peuple à Kinshasa ( Photo credite Radio okapi) |
Sans passer par plusieurs chemins, plus de 90% des Gomatraciens ne sont
pas d’accord sur la manière dont les concertations nationales de Kinshasa, qui
ont débuté depuis le 7 septembre, ont été organisées.
Ici à Goma, ça nous énerve de plus en plus d'entendre les gens prétendre
que c'est en solidarité avec les peuples du Nord Kivu et pour créer une cohésion
nationale que la grande messe en cours au palais du peuple a été convoquée.
« Nous demandons à ceux qui déroulent leurs petits calculs à Kinshasa
de cesser de jouer avec nos souffrances » C’est avec ce ton que s'expriment GASTON et NURU tous deux étudiants en Droit ici Goma.
Qui viendra
à Goma ?
En effet, c’est depuis que le M23 a commencé ses activités en assiégeant la
ville de Goma pendant 12 jours en novembre, que je voyais sur les écrans de
télévisions kinoises émettant depuis Kinshasa un compte à rebours. Par exemple « 100eme
jour que la RDC est agressée ». Avec en plus des discours mielleux dans
lesquels des phrases telles que « Nous compatissons avec nos frères de
l’Est », étaient prononcées sans rien de concret à présenter.
Le président de la République est passé à Goma en Avril 2012, le mois où
le mouvement rebelle du M23 commencé à prendre forme avec les multiples
défections au sein des FARDC. Non seulement le président, ni le premier
ministre, ni les présidents des deux chambres, ni Tshisekedi, ni Kamerhe, ni Mbusa,
ni les présidents des soi disant grandes tendances de la société civile nationale
n'ont mis leurs pieds ici.
Et le seul députe qui venait rendre compte, Nzangi Butondo se trouve présentement
dans la grande prison de kinshasa « Makala » pour avoir parlé à
la radio de choses jugées secret défense par le gouvernement et pour outrage au
président de la république.
Vraiment c’est en RDC seulement où
les autorités ‘’suprêmes’’ peuvent passer autant de mois sans visiter des zones
sinistrées sans sentir la moindre honte. Pourtant, nous ne demandons pas le
ciel, seulement une visite.
Pendant ce temps, la toute nouvelle représentante du Secrétaire de
Nations Unies dans la région des Grands Lacs, Mme Mary ROBINSON a déjà fait 6 fois Goma en 4 semaines. Une
vraie honte !! Pour les autorités de Kinshasa, malgré que sa proposition de la reprise de pourparlers à KAMPALA entre M23-Kinshasa n’a pas trop plû à la majorité des Gomatraciens.
Beaucoup de bruit pour pas grand chose
Revenons à nos moutons, dossier « Concertations
Nationales ». Ce qui choque et énerve c'est tout le bruit sur le soi-disant
souci de résoudre les problèmes du Nord Kivu dans les concertations tout en excluant
les notables, la société civile et les groupes armés de cette zone dans ces concertations.
Dans ce qui apparait de plus en plus comme une sale farce car seulement 6
invitations ont été réservées pour le Nord-Kivu, la situation de crise censée préoccuper les
conférenciers qui seront dans la salle à Kinshasa aurait mérité d’avoir plus de
poids dans les concertations. Vouloir réconcilier les communautés sans inviter
les principaux concernés aux discussions est une ‘’ farce ‘’.
Il y a peu, nous avons vu une délégation composée à la fois de pasteurs,
de militants de la majorité qui a fait le tour du monde en prétendant défendre
la cause du Nord Kivu sans un seul membre venu se Goma et sans même
passer par ici pour recueillir des données mises à jour. Ces dames et ces messieurs
ont présentés dans le monde des images dont certaines étaient vielles de 15 ans
et qui étaient déjà connues par tous les services occidentaux .
Seulement une
façon encore de manger et boire au nom de kivutiens quand il est encore temps,
avec des frais de mission de plus!
Dès que l'odeur de l'argent ou du pouvoir se fait sentir, seuls les
vantards kinois spécialistes en tout et hyper compétents sont omniprésents. Je
voudrais vraiment que ceux qui vont lire ce texte le sachent : nous en avons
marre de jouer les vaches a lait des chasseurs de prime de Kinshasa.
Il y a 7 jours, j'ai suivi sur les télévisions de Kinshasa une
grande société de communication qui couvre toute la RDC, organiser un marathon soi-disant pour compatir avec les peuples du Nord-Kivu ,
"ba ndeko na biso ya Est" Nos frères de l’Est en français. Sans
encore rien de concret pour les 2 millions des déplacés internes qui vivent
dans des camps autour et à l’intérieur de Goma, à la belle étoile sans
assistance.
Des assises, mais pour qui ?
Pour nous qui avons l’ennemi sur nos terres, cette façon légère
de gérer la participation est totalement contraire a ses soi-disant objectifs
et bien entendu ne saurait aboutir a la cohésion nationale.
En tout cas ici on ne se sent aucunement solidaire des gens qui prétendent
résoudre nos problèmes sans nous, les principales victimes. A moins de ne réduire
le Nord-Kivu au gouverneur et aux députés bien conditionnés de la majorité
présidentielle !
Si ceci est votre façon de faire
la politique, on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer. Je dois vous le
dire aucune maison de presse siégeant à Goma n'a été invitée même pour faire
relais aux médias du Nord-kivu, du déroulement des travaux dans ces
concertations.
C’est une fois encore pour vous montrer que les assises sont pour les Kinois
associés aux membres de la majorité présidentielle.
la société civile du Nord-Kivu dit
avoir décidé unilatéralement de rester a
l’écart des concertations nationales en cours à Kinshasa. Les responsables de cette organisation
justifient leur position par le fait que le nombre d’invitations qui leur ont
été réservées est insuffisant. Ils en exigent
au moins 15 pour que la représentativité soit plus ou moins acceptable selon Me
Omar Kavota, porte-parole de cette structure citoyenne.
Qui doit participer ? Qui ne doit pas participer ? Qui prendre ? Qui ne pas prendre ? Sur base de quels critères ? A voir l’effervescence et l’engouement avec lesquels les composantes se bousculent au portillon, les réponses à ces cinq questions constituent un véritable casse-tête pour le comité organisateur.
Jamais une rencontre entre Congolais n’a provoqué autant d’engouement. Au point de se demander ce qui fait courir les uns et les autres. Est-ce le souci de représenter le peuple congolais pour exprimer ses desiderata ? Est-ce pour des intérêts personnels ?
Finalement, le nombre de participants a été
revu à la hausse, le ramenant de 465 à 800 participants. Comme quoi, la
question de quota des participants reste une véritable quadrature du
cercle selon certaines sources à Kinshasa. Certains parlent même de vente des
accréditations pour avoir une place à l’intérieur du palais du peuple ,vu
les excédents sur ces chiffres.
Wow ! Quel Per diem !
Pourquoi ils se sont accaparés de ces assises? Les per-diems! 400 dollars/jour/participant c’est le montant fixé
pour tout participant ayant une accréditation. Un salaire de huit mois pour un
enseignant congolais, et qui le touche après des multiples grèves et sit in devant les bureaux de l’Etat. En tout cas,
Seule la fin va justifier les moyens utilisés et les conclusions de ces
concertations…
Si vous voulez dépenser l'argent du pays ou encore atteindre des
objectifs que vous êtes les seuls à connaitre, ne citez pas le Nord-Kivu ou
encore les sinistrés des bombes dans vos
discours et qui n'ont même pas reçu une seule bâche de Kinshasa.
Ces sinistrés des bombes dont ont
parle et reparle à Kinshasa dorment dehors, à la belle étoile. Les élèves des écoles
détruites n'ont pas où étudier, sans parler des familles de victimes. L’un des membres des familles victimes
directes de ces obus, m'a dit qu'ils ont reçu seulement 200$ de la part du
gouvernement provincial.
Soyons clairs. Si la
représentation des victimes n'est pas conséquente, vos discours sonnent
creux. Surtout ne nous dites pas que nous sommes valablement représentés. Trop
de bruit juste pour placer des affidés sur des listes. Ça ne nous procure que des
regrets et nous donne une sale impression. « L'opportunisme politique »
.
Nord-kivu restons fort,'' I HAVE A DREAM''...
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